Prendre conscience de soi, c'est devenir
une personne qui sait « qui » elle est, qui peut exprimer ce
qu'elle ressent et ce qu'elle désire.
CONSTRUCTION IDENTITAIRE DE L’ENFANT.
A)Définitions
des concepts :
B) Reconnaissance de soi et image
de soi :
-Reconnaissance de soi
-Image de soi
C) L’estime
de soi:
-Qu’est-ce que la confiance en
soi ?
-Qu’est-ce que l’estime
de soi ?
-Comment se constitue l’estime
de soi ?
-Les composantes de l’estime
de soi
Le sentiment de sécurité,
de sûreté et de confiance en soi
Le sentiment d’identité,
la vision de soi et l’amour de soi.
Le sentiment d’appartenance
à un groupe.
Le sentiment de
détermination et l’affirmation de soi
Le sentiment de compétences
-Les défauts d’estime
de soi
La dévalorisation de
l’enfant
L’échec
La fausse bonne estime de
soi
La dépression et l’estime
de soi
QUELQUES BESOINS DE L’ENFANTS, A LA
BASE DE L’ESTIME DE
SOI
-
Le besoin de sécurité :
-La sécurité physique
-La sécurité affective.
B) Le besoin d’appartenance à un
groupe.
C) Le besoin de reconnaissance.
D) Le besoin d’autonomie.
E) Le besoin de jeu.
CONSTRUCTION IDENTITAIRE DE L’ENFANT.
Ce sont les enfants qui dans ma pratique
m’ont amenée à m’interroger et à approfondir la problématique
de la construction identitaire, et plus particulièrement l’estime
de soi . En effet, j’ai été
confrontée à l’importance de l’image que les enfants ont
d’eux-mêmes, mais aussi de celle que les autres, et notamment
l’adulte, ont d’eux. J’ai pu constater que la grande majorité
des enfants avaient une basse estime d’eux-mêmes.
-
Définition des concepts
L ‘individu construit son identité
par étapes, au cours d’un long
processus qui s’exprime de la naissance à l’adolescence.
L’identité personnelle se construit dans le cadre d’expériences.
Le corps constitue pour le bébé la base de son
identification. Il se découvre
lui-même au travers de ses perceptions, de ses actions, mais aussi
dans son rapport aux autres et dans le regard des autres.
En psychologie du développement, Wallon,
psychologue, situe entre 3 et 6 ans le stade du personnalisme. Ce
stade se situe à la charnière de deux phases importantes de la
construction de la personnalité : entre la construction et
l’achèvement de la personne. Il marque l’événement de la
conscience de soi à travers la conscience personnelle et la
conscience sociale. Durant ce stade, trois périodes vont se succéder
: la période d’opposition, la période de séduction et la période
d’imitation.
-
La période d’opposition : Située entre 3 et 4 ans environ est marquée par les fréquentes oppositions de l’enfant aux demandes de l’adulte qui contribue à l’affirmation de sa personnalité.
-
La période de séduction : Entre 4 et 5 ans environ, l’enfant se veut séduisant aux yeux de l’autre ; c’est une période de narcissisme. La personnalité se construit non plus dans l’opposition mais dans la séduction.
-
La période d’imitation : Entre 5 et 6 ans environ, l’imitation concourt également à la différentiation de l’enfant de son milieu familial en dissociant le pareil et le pas pareil. C’est une attitude ambivalente d’admiration et de rivalité qui clôt le stade du personnalisme.
De 2 à 6 ans, l’enfant accède à
l’expression symbolique de son rapport au monde extérieur. C’est
une période d’affirmation intense du Moi, à travers le refus,
l’exigence, l’expression de soi, par tous les moyens, les jeux de
construction, les jeux symboliques,… Comme l’enfant de cet âge
prend des risques, il est vulnérable aux moqueries, aux critiques et
aux dévalorisations. C’est à cet âge que s’installent les
complexes d’infériorité et de supériorité compensatrice. Si
l’entourage est « suffisamment bon » il pose des limites à
l’enfant, sans trop le brimer. Si au contraire il est moins bon,
l’enfant peut se construire une identité négative par la honte et
le doute de soi.
-
Reconnaissance de soi et image de soi.
-Reconnaissance de soi
L’enfant doit tout d’abord apprendre à
se connaître avant de se reconnaître (estime de soi). Ce processus
se déroule lentement par étapes tout au long du développement de
l’enfant, depuis la dépendance, jusqu’à l’autonomie
. La connaissance de soi se fait
par le biais de relations avec les autres et d’expérimentations
diverses, des apprentissages, mais aussi par
le biais des réactions des
personnes qui l’entourent.
Il apprend ainsi
à connaître son milieu et sa
propre personne. Ses expériences lui font prendre conscience de ses
capacités physiques, intellectuelles et relationnelles. Vers l’âge
de trois ans, l’enfant se reconnaît par le pronom « je » qu’il
utilise pour parler de lui. Il se reconnaît donc comme un être
unique et se forge petit à petit un sentiment d’identité. C’est
à l’âge de 5 ans que l’enfant prend conscience qu’il est un
garçon ou une fille, il se construit donc une partie de son identité
grâce à cette reconnaissance
C’est par le jeu
que l’enfant apprend à se
connaître. Lorsqu’il est petit, c’est en jouant seul qu’il
apprend à se connaître, mais plus grand, c’est au contact des
autres que la connaissance de soi se fait pendant les jeux.
-Image de soi
La conscience de soi se structure petit à
petit selon l’âge de l’enfant. Jacques LACAN, démontre le rôle
important du corps dans la construction de soi et de l’image de soi
chez un enfant, notamment par ce qu’il appelle le stade
du miroir. C’est à ce moment que
l’enfant se découvre comme un individu séparé des autres.
Au fil de son développement, l’enfant va
élaborer son schéma corporel par le biais d’expériences qui
l’aideront à situer son corps dans l’espace
L’image de soi est une connaissance de
la part de l’enfant de ses caractéristiques personnelles.
« Un matin,
Bastien (6 ans) s’observe dans le miroir de très près. La maman
présente, lui demande s’il « regarde ses beaux yeux bleus ».
Bastien interloqué se retourne vers elle et lui dit « mais je n’ai
pas les yeux bleus. » Elle lui demande alors de quelle couleur sont
ses yeux et Bastien ne sait pas répondre et en convient alors de
dire qu’ils sont bleus. Il a ensuite passé plusieurs jours à dire
à ses copains que ses yeux étaient bleus »,
C’est une caractéristique de lui-même
que Bastien n’avait jusqu’à ce moment là pas pris en compte.
La connaissance de soi se transforme peu à
peu en sentiment d’identité, à partir duquel l’enfant va se
reconnaître et développer son estime de soi.
Prendre conscience de soi, c’est devenir une personne qui sait «
qui » elle est, peut exprimer ce qu’elle ressent et ce qu’elle
désire. C’est le
travail de décentration qu’accomplit le jeune enfant durant les
premières années de sa vie. La connaissance de soi doit être
favorisée chez l’enfant comme préalable à l’estime de soi.
C) L’ESTIME DE SOI
Le concept d’estime de soi a des rapports
proches, voire très proches, avec d’autres notions telles que la
confiance en soi, l’amour de soi,
le concept de soi et l’image de soi.
Il me paraît important de bien
dissocier le concept de soi et l’estime de soi.
En
psychologie, le concept de
soi englobe la connaissance de soi (image de soi), l’estime de soi
et le moi idéal (ce que l’enfant voudrait être).
Le concept de soi a trait à l’aspect descriptif de la personne,
tandis que l’estime de soi est la dimension évaluative de la
personne.
Chez les jeunes enfants, on parle plus
volontiers de confiance en soi que d’estime de soi car les enfants
sont plus concrets et n’ont pas encore les capacités à réfléchir
sur eux-mêmes. Cependant, la confiance en soi est une des
composantes de l’estime de soi et je pense que l’on peut tout de
même parler d’estime de soi pour des enfants de 3 à 6 ans.
a) Qu’est-ce que la confiance en soi ?
Le Dictionnaire historique de la langue
française retrace l’évolution de ce terme qui, au XIIIe siècle,
dérive du latin confidentia, s’orthographie confience et conserve
une analogie avec l’espérance. Au XVIIe siècle, il revêt son
orthographe actuelle et prend la nuance d’assurance, notamment à
travers l’expression « confiance en soi ».
De nos jours, la définition de la confiance en soi ne fait pas l’unanimité. Certains insistent sur son caractère inné et l’assimilent à un trait de la personnalité, un don de la nature, d’autres insistent sur son caractère acquis et en font une bonne réponse apprise à l’occasion d’expériences abouties, alors que d’autres en font une des conséquences de la force du moi.
De nos jours, la définition de la confiance en soi ne fait pas l’unanimité. Certains insistent sur son caractère inné et l’assimilent à un trait de la personnalité, un don de la nature, d’autres insistent sur son caractère acquis et en font une bonne réponse apprise à l’occasion d’expériences abouties, alors que d’autres en font une des conséquences de la force du moi.
Pour ma part, je tendrais à dire que la
confiance en soi est quelque chose de variable qui s’acquiert par
le biais d’expériences et de réussites.
Etre confiant, c’est se penser capable d’aboutir à ce que l’on veut, au but que l’on s’est fixé. Pour qu’un enfant ait confiance en lui, il faut qu’il soit « bien dans sa peau », qu’il respecte son corps et qu’il en prenne soin. Il pourra ainsi connaître ses limites et se fixer des défis.
Dans un second temps, l’enfant doit pouvoir compter sur lui même d’après les points faibles et les points forts qu’il aura su détecter chez lui.
Etre confiant, c’est se penser capable d’aboutir à ce que l’on veut, au but que l’on s’est fixé. Pour qu’un enfant ait confiance en lui, il faut qu’il soit « bien dans sa peau », qu’il respecte son corps et qu’il en prenne soin. Il pourra ainsi connaître ses limites et se fixer des défis.
Dans un second temps, l’enfant doit pouvoir compter sur lui même d’après les points faibles et les points forts qu’il aura su détecter chez lui.
La confiance en soi se développe dès les
premiers jours et se construit progressivement pendant l’enfance et
l’adolescence. Sa mise en place s’opère à travers des
acquisitions successives et des influences diverses, mais tout
commence invariablement en famille. « Avant tout, celle-ci apparaît
comme la structure par excellence où l’enfant, en dépit de sa
vulnérabilité et de son inexpérience, peut s’initier au monde et
à l’existence. Ce caractère unique de la famille repose sur
l’étroite interdépendance affective et matérielle qui existe
entre ses membres. Les parents sont profondément engagés par
rapport à leur enfant, lui-même en état de dépendance absolue. Si
la famille est protectrice, elle doit être une base qui encourage
l’enfant à apprendre à vivre et à agir de manière adaptée et
autonome .C’est à travers son environnement que l’enfant entre
en contact avec le monde et sa culture. C’est aussi dans sa famille
qu’il va faire l’expérience de sa différence et de sa liberté,
en somme qu’il va devenir lui-même pour finir par s’émanciper.
La confiance en soi relève d’un
narcissisme positif, qu’on pourrait résumer ainsi : « Aime-toi et
apprécie-toi suffisamment tel que tu es », qui constitue une base
solide pour le développement personnel et tout simplement pour
exister. Ce qui implique de croire en soi et en ses ressources, de
connaître ses limites, de s’évaluer à sa juste valeur,
d’accepter ses points faibles et de se perfectionner.
La confiance en soi génère aussi la
confiance dans les autres.
D’après bon nombre d’auteur, la confiance en soi viendrait
principalement du mode d’éducation donné aux enfants. Selon eux,
elle se « transmet par l’exemple comme par le discours. » C’est
à dire que l’enfant ne réussira pas à accepter son échec si
l’adulte lui-même ne l’accepte pas. Ces auteurs situent la
confiance en soi comme l’une des trois composantes de l’estime de
soi (l’amour de soi, la vision de soi et la confiance en soi). Il
en est de même pour une grande majorité des auteurs qui ont traité
du sujet de l’estime de soi et qui spécifient bien que «
confiance en soi » et « estime de soi » ne sont pas similaires,
même s’il elles sont souvent utilisées au même titre.Le
sentiment de confiance en soi est préalable à l’estime de soi. En
effet, il faut d’abord le ressentir et le vivre afin d’être
disponible pour réaliser des apprentissages qui vont nourrir
l’estime de soi.
b) Qu’est-ce que l’estime de soi ?
Le concept d’estime de soi a été défini
pour la première fois en 1890 par le psychologue américain William
JONES qui expliquait que « l’estime de soi se situe dans la
personne, et qu’elle se définit par la cohésion entre ses
aspirations et ses succès. »
S.FREUD, s’est aussi penché sur
l’estime de soi et son rapport avec le narcissisme. D’autres
auteurs ont cherché à donner une définition de ce qu’est
l’estime de soi, mais tous ne sont pas d’accord et très clairs
sur ce qu’est réellement l’estime de soi.
Le terme « estimer » du latin «
oestimare » signifie « déterminer une valeur » et « avoir une
opinion favorable sur » ; ce qui signifie, que l’expression «
estime de soi » implique de « juger de sa valeur personnelle. »
Il s’agit de poser un jugement sur
soi-même, sa valeur et ses capacités, en s’appuyant sur une
conscience et une connaissance de soi, relative et plus ou moins
limitée selon l’âge de l’enfant.
L’estime de soi n’est pas statique,
mais constitue un système dynamique à la fois stable, permettant à
la personne de se reconnaître d’un moment à l’autre, et
permettant aussi aux autres personnes de la reconnaître, tout en
étant relativement flexible et changeant, assurant ainsi à la
personne la possibilité de s’adapter et d’évoluer en fonction
des réalités et des besoins nouveaux.
c) Comment se constitue l’estime de
soi ?
L’estime de soi est une étape
consécutive à la construction de la personnalité. En effet, on
parle d’estime de soi lorsque la personne s’est construite une
identité. Selon de nombreux auteurs, l’enfant doit être capable
de mettre en place une pensée logique avant de se construire une
identité. Cependant, bon nombre de spécialistes s’accordent pour
penser que dès le plus jeune âge, l’enfant va avoir une idée de
lui, de son identité, souvent intériorisée du regard de ses
parents.
En effet, l’estime de soi n’est pas un
sentiment nouveau qui viendrait subitement à l’âge
d’approximativement huit ans nous révéler ce que nous pensons de
nous même. Dans la construction de soi de l’enfant, l’évolution
positive ou négative de l’image de soi est toujours présente en
fonction des expériences que l’enfant a faites. C’est en cela
que se constitue petit à petit la base de l’estime de soi de
l’enfant.
Dès le plus jeune âge, l’enfant fait
des expériences qui s’accumulent dans sa mémoire et lui
permettent de fonder l’estime qu’il a de lui-même. Selon que ses
expériences aient été positives ou négatives, l’enfant aura une
estime de lui-même positive ou négative en relation avec les
expériences qu’il a fait.
Le lien avec son entourage aussi vont
l’amener à s’évaluer en rapport avec ce que les autres
attendent de lui. En fonction aussi de ce que lui renvoient ses
proches, les personnes qui sont importantes à ses yeux.
D’après E. RIGON, « l’estime de soi
se construit comme un édifice à trois dimensions : moi, les autres
et la manière dont je me comporte avec eux quand il s’agit de me
réaliser personnellement. »
d) Les composantes de l’estime de
soi :
L’estime de soi est un concept
relativement difficile à exprimer tellement il y a d’ouvrages à
ce sujet qui semblent parfois se contredire.
Je pense néanmoins, qu’il est possible
de diviser l’estime de soi en plusieurs sentiments que je vais
tenter d’expliquer à présent.
Le sentiment de sécurité, de sûreté
et de confiance en soi
Ce sentiment, se définirait par le
bien-être et l’assurance que l’enfant ressent dans certaines
situations. Il impliquerait la compréhension des limites, la
connaissance des attentes d’autrui et le sentiment d’être
confortable et en sécurité. A l’inverse, un sentiment
d’insécurité se caractériserait par l’incertitude, le doute,
et l’insécurité.
Le sentiment de sécurité et de confiance
en soi est à la base de l’estime de soi. Ce sentiment de base
n’apparaît pas soudainement dans le développement de l’enfant.
Au contraire, il se constitue au fil des relations d’attachement
et des expériences que fait
l’enfant.
Pour que l’enfant puisse se sentir en
sécurité, il faut subvenir à ses besoins essentiels. L’enfant
éprouve un sentiment de sécurité, de sûreté et de confiance
lorsqu’il a une vie stable dans le temps, l’espace et ses
relations avec les autres mais aussi avec lui-même.
Le sentiment d’identité, la vision de
soi et l’amour de soi.
Le sentiment d’identité est la clé de
l’estime de soi. En effet, il consiste en une connaissance de soi,
de son image sociale, en quelque sorte, L’enfant va se sentir
unique et important aux yeux des personnes qui comptent pour lui.
Cela constitue l’une des plus importantes étapes du développement
de l’estime de soi. Car il est bien difficile pour un enfant de
savoir qui il est si personne ne le voit vraiment.
Les carences d’estime de soi qui prennent
source au niveau de l’amour de soi, principalement, sont très
difficiles à rattraper. En effet, certains psychiatres les
retrouvent plus tard sous le nom de « troubles de la personnalité
».
Le sentiment d’appartenance à un
groupe.
L’enfant qu’il ait trois ou sept ans,
ressent de la satisfaction lorsqu’il se sent appartenir à un
groupe. Là encore, l’enfant a besoin de savoir qu’il est
important et qu’il compte aux yeux des autres. Ce que les autres
disent à l’enfant, ce qu’ils pensent de lui, la façon dont ils
le voient, etc.… aide l’enfant à se définir, à modifier son
image de lui-même et sa valeur personnelle. De plus, rappelons que
le concept du moi se construit en parallèle du concept d’autrui.
Le sentiment de détermination et
l’affirmation de soi
En s’affirmant, l’enfant exprime ses
besoins mais en en faisant le demande il réalise aussi que les
autres ne sont pas obligés de les comblés ou encore que cela peut
prendre du temps. Cette affirmation de sa personne, de sa valeur
personnelle permet à l’enfant d’enrichir l’estime qu’il a de
lui-même. C’est en étant déterminer pour faire reconnaître sa
valeur personnelle aux yeux des autres que l’enfant augmente aussi
« son capital » d’estime de soi.
Le sentiment de compétences
Ce sentiment implique d’être capable et
de se sentir capable de faire quelque chose. C’est au cours de ses
apprentissages et surtout de ses réussites que l’enfant peut
progressivement développer ce sentiment de compétence personnelle.
Pour un enfant avant l’âge de sept ans,
la réussite se base surtout sur le résultat car l’enfant
n’appréhende pas encore bien le produit final de son action avant
de l’avoir mise en place. C’est donc à la fin de ce qu’il a
entrepris que l’enfant se sent capable ou non, et qu’un sentiment
de compétence peut se forger.
e) Les défauts d’estime
de soi
Un enfant qui a grandi avec le sentiment
permanent de n’être pas reconnu, de ne pas être apprécié,
estimé et aimé par ses parents ainsi que par les adultes qui
l’entourent, aura sans doute des difficultés à se construire une
bonne image de soi et donc une bonne estime de soi.
De plus, il est possible que les enfants
confiés au Centre Départemental de l’Enfance, ne se sentent pas
aimés personnellement. Ce qui va alors leur manquer. C’est le
sentiment narcissique, l’amour de soi. Et on peut difficilement
s’aimer soi-même, si on ne se sent pas aimé, valorisé par ses
parents. On a tous besoin de se sentir l’enfant de quelqu’un pour
s’épanouir et développer nos compétences.
La dévalorisation de l’enfant
L’enfant, s’il se dévalorise, passe
par le langage. Il formule à son égard des critiques. Il verbalise
son sentiment d’insuffisance. Cependant, il peut arriver qu’après
un échec à l’école ou autre, il ne se sente pas capable de faire
quelque chose et le verbalise. Cela n’est pas inquiétant en soi.
Pour que la dévalorisation d’un enfant à son égard devienne
inquiétante, il faut que cela soit répété plusieurs fois dans la
semaine voire même dans la journée. La dévalorisation, quand elle
est signe d’un manque d’estime de soi, est formulée très
fréquemment par l’enfant qui exprime un découragement, presque
une résignation. L’enfant a le sentiment de ne pas avoir la valeur
personnelle de faire telle ou telle chose.
Chaque soir au
moment de faire ses devoirs, Quentin (6 ans) est déjà catastrophé
car il se dit ne pas être capable de les faire. Il répète avant
chaque exercice qu’il est nul et qu’il n’y arrivera pas. Un
jour, au moment du repas, il a répété que de toute façon « il
n’était qu’un bon à rien à l’école. »
Je pense que
Quentin, ne se sent pas capable de faire certains exercices à
l’école., je me suis alors posée la question de savoir si ce
n’était pas des mots qu’il avait l’habitude d’entendre chez
ses parents, ou si l’institutrice n’avait pas dit quelque chose
que Quentin aurait pu mal interpréter.
Le regard des parents ou de l’adulte sur
ce que fait l’enfant est important pour ce dernier. Ainsi, si le
discours de l’adulte est en permanence dévalorisant, il peut
vraiment être destructeur pour l’enfant. Si l’on répète à
l’enfant constamment qu’il ne vaut rien, alors il va finir par
intérioriser ce discours et en faire le sien.
L’échec
Certains échecs peuvent frapper l’enfant
dès le plus jeune âge, mais c’est surtout au moment de l’entrée
à l’école que l’enfant qui s’estime peu va entrer dans la
conduite d’échec. Car avec l’entrée à l’école, il va se
confronter au groupe social. Le fait de se comparer aux autres,
d’être noté et observé par l’instituteur (-trice) va stimuler
sa valeur personnelle. Mais pour des enfants qui ont une basse estime
de soi à la base, la situation scolaire peut devenir une épreuve.
En allant chercher Réda (4 ans) à
l’école, je le trouve en pleurs. Je lui demande ce qui s’est
passé, mais il ne me répond pas et ses pleurs deviennent
croissants. L’institutrice vient alors vers moi et m’explique «
que Réda n’a pas su faire un parcours de « gym » comme ses
autres camarades et que depuis, il doit être vexé. » En effet,
après qu’il se soit calmé, Réda m’a expliqué qu’il n’avait
pas réussi le parcours et qu’il ne voulait plus réessayer. Réda
n’était pas scolarisé depuis très longtemps et s’est senti, je
pense, observé et noté peut être par la maîtresse. Ce qui a du
l’impressionner. Cela a été pénible pour lui de ne pas réussir
ce que les autres avait pu faire, ce que la maîtresse a alors pris
pour une vexation.
Mais Réda étant tout de même relativement confiant en lui pour certaines choses, a réessayé petit à petit, avec l’aide de la maîtresse.
Mais Réda étant tout de même relativement confiant en lui pour certaines choses, a réessayé petit à petit, avec l’aide de la maîtresse.
« C’est en se trompant que l’on
apprend ». Cette citation peut être applicable pour un enfant qui
reste relativement confiant en soi. Cependant, si il a une mauvaise
estime de soi, alors l’erreur le fige, le bloque et ne lui permet
plus d’avancer. Si l’estime de soi est basse, l’enfant a du mal
à se remettre de cet échec qui reste douloureux et durable. Il en
est de même pour la critique à laquelle un enfant qui a une basse
estime de lui-même sera plus sensible en intensité et en durée,
qu’un enfant ayant une bonne estime de lui.
La fausse bonne estime de soi
Il faut faire attention aux apparences. Un
enfant faisant preuve d’une grande estime de lui-même, se montrant
content de lui, voulant sans arrêt se mettre en avant et prouver ses
compétences, n’a pas forcément une si bonne estime de lui-même
qu’il veut bien le laisser paraître. Toutes ces manifestations
d’estime de soi sont révélatrices d’un malaise chez l’enfant.
En effet, il doute de ses capacités et cherche à se rassurer. « A
la suite d’une construction de soi défaillante, son sentiment
d’existence est entièrement bâti sous la dépendance du regard
des autres » Faute d’une réelle bonne estime de lui, l’enfant
cherche à se faire remarquer par les autres en se mettant en avant.
Il cherche l’admiration d’autrui, il veut attirer l’attention.
L’enfant apparemment très narcissique et
sûr de lui ne l’est en fait pas. Il n’est pas si sûr qu’il le
laisse paraître, de ses capacités et de sa valeur personnelle.
L’enfant veut plaire à ses parents, à son entourage et pour cela,
il se construit selon l’image qu’il veut leur donner, et non
comme il en aurait envie.
L’abandon et l’estime de soi
L’un des besoins fondamentaux de l’enfant
est de se sentir en sécurité avec ses parents. Si les parents
semblent ne pas respecter cela, l’enfant peut être effrayé. Il
prend l’abandon comme une trahison qui va endommager à court ou
long terme son estime de soi. L’abandon peut être interprété
comme un rejet, (un rejet de la valeur personnelle de l’enfant). Il
culpabilise de l’acte d’abandon de son parent en se sentant
responsable du fait que celui ci ne s’occupe plus de lui.
En plus de la souffrance, du rejet et de la
« perte » du parent, l’abandon affectera la définition de soi de
l’enfant, car son identité dépend essentiellement des liens qu’il
a avec les autres. Dans le cas de l’abandon, le sentiment de ne
plus être en relation invalide l’estime de soi. L’enfant se sent
diminué, il lui manque une partie de lui-même.
La dépression et l’estime de soi
Le terme dépression se réfère à un
état d’accablement grave où la personne stagne émotionnellement
; elle est piégée par le chagrin, le désespoir, l’impotence et
la colère, et est dépourvue de l’énergie, ou de la détermination
indispensable pour effectuer des changements positifs.
Le manque d’estime de soi peut entraîner
une dépression due à une construction du Soi défaillante. Les
rapports entre l’estime de soi et la dépression son souvent
complexes car ils dépendent aussi des éléments déclencheurs du
manque d’estime de soi, et donc de la dépression.
L’un des facteurs qui entre en jeu
dans la construction de l’identité
d’un enfant et l’acquisition de l’estime de soi chez cet enfant
est sa famille et la « place » que l’enfant va y prendre. Ce lien
avec la famille, va permettre à l’enfant de se construire une
identité et de se procurer un sentiment de valeur personnelle. Mais
avant de vouloir développer l’estime de soi chez un enfant, il
faut s’assurer que ses besoins élémentaires ont été satisfaits
ou au moins en partie.
3. Quelques besoins de l’enfant, à la
base de l’estime de soi
Selon le Dictionnaire de psychopathologie
de l’enfant et de l’adolescent, « en langage courant, le besoin
désigne une exigence de la nature ou de la vie sociale supposant un
assouvissement rapide. Au sens fort, le besoin vise des objets
concrets et doit être impérativement satisfait, l’individu
risquant de pâtir gravement de la situation ; le besoin possède
donc un caractère de « nécessité ». (…) La psychologie
humaniste a mis le besoin au cœur de ses théories. Pour MASLOW, il
existe des besoins fondamentaux, besoins de considération, besoins
de dépassement. Leur non-satisfaction dans l’enfance entraînerait
des troubles du développement et l’impossibilité de faire face
aux événements et aux contraintes de l’existence. »
En 1954, Abraham MASLOW, élabore une
théorie selon laquelle, les besoins naturels de l’homme se
hiérarchiseraient sous la forme d’une pyramide.
En me basant sur cette pyramide des besoins
de MASLOW, et en considérant que les besoins physiologiques (niveau
1de la pyramide) sont déjà satisfaits, je vais décrire les besoins
des enfants qui sont à la base de l’estime de soi.
A. Le besoin de sécurité.
Pour MASLOW, le besoin de sécurité se
situe au niveau 2 dans la pyramide. Pour penser atteindre ce niveau
dans les besoins de l’enfant, il faut tout d’abord que le niveau
1 (les besoins physiologiques), soit satisfait ou en partie
satisfait. L’enfant a donc aussi besoin de se sentir physiquement
et psychologiquement en sécurité. L’insatisfaction du niveau 2 de
la pyramide engendrerait la peur chez l’enfant.
Le besoin de sécurité est normal et
légitime chez tout enfant, mais selon les événements de la vie, il
peut varier. Si un enfant ne se sent pas en sécurité, physique ou
psychologique, alors il s’efforcera de rétablir cela et y mettra
toute son énergie. Car l’enfant ayant peur, voudra sortir de cette
peur.
Définition MASLOW : le sentiment
de sécurité : « il
signifie comprendre les limites, connaître les attentes et se sentir
confortable et en sûreté. C’est un préalable pour une estime de
soi positive. L’enfant doit avoir un sentiment de sécurité avant
de pouvoir se percevoir de façon réaliste et prendre des
initiatives. »
La
sécurité physique
La
sécurité physique est une sécurité « exogène » ou sécurité
extérieure. Il s’agit en tant que professionnel
de veiller à la sécurité physique de l’enfant par le biais de
règles et de consignes de vie qui constituent un cadre sécurisant
pour l’enfant. Si l’enfant est sécurisé physiquement, il sera
plus à même de se développer. Il s’agit donc de réduire au
maximum les risques afin de le protéger. Quand ce dernier se rend
compte que l’on accorde de l’importance à ce qu’il ne lui
arrive rien, il sent que l’on accorde de l’importance aussi à sa
valeur personnelle, ce qui favorise le développement de son estime
de soi.
La sécurité affective.
La sécurité affective est une sécurité
« endogène » ou sécurité intérieure. Cet aspect de la sécurité
de l’enfant est tout aussi fondamental que la sécurité physique.
La sécurité affective est une base pour l’enfant. Elle est liée
au besoin d’amour. Pour cela, il lui faut un cadre rassurant, tant
au niveau des personnes qui l’entourent (parents, référents,…),
qu’au niveau des lieux qui se doivent rassurants eux aussi pour
l’enfant. Les enfants ont besoin de repères pour se structurer.
La sécurité affective passe aussi par les
limites données à l’enfant. Les règles sécurisantes ont pour
but de le protéger, de le sécuriser et d’en prendre soin. Ces
règles doivent être établies en fonction de l’âge de l’enfant
et apportent des repères de vie sociale par les limites et les
points de référence qui lui sont donnés.
Grâce à la régularité des soins qu’on
lui apporte et à la présence stable des adultes autour de lui,
l’enfant arrive peu à peu à ressentir une sécurité affective
qui lui permettra d’avoir une attitude de confiance par rapport à
l’autre et à lui-même.
B.
Le besoin d’appartenance à un groupe.
Chez MASLOW, la satisfaction des niveaux 1
et 2 est fondamentale et prioritaire, mais largement insuffisante
pour que l’individu se sente heureux. Comme l’enfant est un être
social, il a besoin de relations avec les autres, il a besoin de
communiquer et de recevoir une réponse affective. Si les besoins de
l’enfant au niveau 3 sont insatisfaits, il ressent alors de la
tristesse, du pessimisme, de la solitude et de la dépendance.
L’enfant a besoin de faire partie
d’un groupe, de se sentir reconnu par les autres pour pouvoir se
reconnaître lui-même. Ce
besoin d’appartenir à un groupe augmente au fur et à mesure avec
l’âge de l’enfant.
Tout au long de sa vie, l’être humain
est « tiraillé entre deux formes de reconnaissances nécessaires au
développement et au maintien de l’estime de soi: la reconnaissance
de sa singularité (identité) et la reconnaissance de sa conformité.
»
En effet, l’enfant déjà très jeune vit
un paradoxe continuel, car il a besoin d’être confirmé dans son
identité, dans le fait qu’il est
une personne unique et en même temps, il ressent le besoin
d’appartenir à un groupe. Lorsque l’enfant participe à des
activités communes, avec d’autres enfants, cela lui permet de
confirmer son existence par la place que lui donnent ses camarades
dans le groupe.
Pour arriver à ce besoin, ce sentiment
d’appartenir à un groupe, c’est un long apprentissage de
coopération et de collaboration avec les uns et les autres.
La dépendance affective de l’enfant à
l’égard de ses parents s’estompe pour parvenir à une dépendance
à l’égard de ses amis. C’est
ce qui constitue,, l’estime de soi sociale.
L’estime que ses copains ont sur lui aura plus d’influence sur
son estime de soi. L’enfant doit donc apprendre à se décentrer de
lui-même pour prendre connaissance et conscience des autres. Le
sentiment d’appartenance au groupe se développe chez l’enfant
s’il se sent estimé par les autres. Cela se démontre si on lui
donne des responsabilités, relatives à son âge, afin qu’il
puisse être reconnu par les autres dans ses spécificités.
Le groupe d’enfants devient donc une
source de réactions positives permettant à l’enfant de se sentir
unique et aimé, ce qui rehausse son estime de soi.
C. Le besoin de reconnaissance.
Le besoin de reconnaissance représente
pour MASZLOW le niveau 4. L’enfant a besoin d’être reconnu comme
une personne à part entière, respectée et estimée pour ses
capacités, ses émotions, ses sentiments. Mais l’enfant a aussi
besoin de s’estimer lui-même.
En se connaissant et en se reconnaissant,
il apprend à reconnaître ses capacités et donc à améliorer son
estime de soi. (Cf ci-dessus paragraphe sur la reconnaissance de
soi).
D. Le besoin d’autonomie.
le besoin d’autonomie se situe dans le
niveau 5 de la pyramide de MASLOW, ainsi que le besoin
d’auto-réalisation et de création. Si tous les autres niveaux
sont « atteints » ou presque, l’enfant peut alors réaliser ses
propres potentiels en prenant plus d’Independence et d’autonomie.
L’accès à l’autonomie de l’enfant est, après la
sécurisation, le second point essentiel qui lui permettra de vivre
sereinement.
Le terme d’autonomie est composé d’«
auto » qui veut dire « soi-même » et de « nomos » qui signifie
« lois ». Accéder à l’autonomie consisterait alors à se donner
ses propres lois. L’autonomie, c’est être capable d’évoluer
librement pour faire ses propres découvertes tout en étant soutenu
de façon discrète et sécurisante par un adulte. Cependant, elle ne
se confond ni avec la liberté totale ni avec l’isolement.
Elle se caractérise par le fait d’être
en capacité de rompre le lien de dépendance avec l’entourage.
L’autonomie conditionne la vie de futur adulte de l’enfant. Il
faut savoir le laisser libre d’être lui-même tout en satisfaisant
sa demande affective pour continuer à le soutenir dans son
autonomisation. Il faut éviter de faire à la place de l’enfant et
lui permettre des maladresses. Ce besoin d’autonomie est avant tout
une affirmation de soi, de sa valeur personnelle. Toutefois, un
enfant ne sera pas totalement autonome, il entrera dans un processus
d’autonomisation. Pour développer ses compétences et son
autonomie, il a besoin de faire des expériences et des découvertes.
Il doit les faire seul, mais l’adulte est à ses côtés et
l’accompagne dans cette prise d’autonomie et d’indépendance.
L’autonomie se rapproche plutôt d’une
« indépendance psycho-affective » comme la définit WINNICOTT.
C’est à dire que l’on peut parler d’autonomie lorsque l’enfant
a acquis une conscience de soi.
L’enfant a donc besoin de se sentir
autonome pour faire des expériences et des découvertes qui le
conforteront dans l’estime qu’il a de lui-même. C’est dans le
jeu que l’enfant peut s’autoriser
sans risque à ne dépendre que de lui-même. La libre organisation
de ses fantasmes, de ses désirs, lui procure une jubilation liée à
la découverte du sentiment de liberté. C’est en effet dans le jeu
que l’enfant peut s’autoriser à ne dépendre que de lui-même
sans trop de risques. Il sait de plus, qu’il est sous la
surveillance de l’adulte. Il découvre une autonomie temporaire,
mais qui lui permettra de se construire une base dans son autonomie.
E. Le besoin de jeu
Le jeu est une nécessité vitale pour
l’enfant. Il permet d’explorer, de communiquer avec autrui. C’est
l’un des premiers moyens pour l’enfant de maîtriser physiquement
et psychiquement le monde qui l’entoure. Le jeu peut être
collectif ou individuel. Il permet de faire des expériences et des
découvertes. F. DOLTO disait que « le jeu c’est apprendre à
être, c’est apprendre à vivre aussi bien seul qu’avec les
autres. » Le jeu est un processus d’éducation complet et
indispensable au développement physique, psychomoteur,
psychoaffectif et cognitif de
l’enfant.
L ‘enfant réclame forcément la pratique
du jeu. C’est un outil pour la construction de l’enfant. Il
l’aide à la connaissance de soi et/ou la connaissance des autres.
C’est grâce au jeu que l’enfant fait de nombreux apprentissages
dès le plus jeune âge. L’enfant en a besoin pour la
communication, pour apprendre à connaître son corps et s’en faire
une image, pour se socialiser aussi. En effet, le jeu permet aussi la
socialisation progressive
de l’enfant. Par le jeu, l’enfant découvre son corps, et ensuite
apprend la maîtrise le monde qui l’entoure et se l’approprie. Le
jeu lui permet aussi d’exprimer ses sentiments, ses émotions. Il
permet à l’enfant de développer différentes capacités, dans
différents domaines ce qui valorise l’enfant et lui permet
d’augmenter son capital d’estime de soi.
En résumé, on peut dire que le jeu est
primordial pour la construction de l’enfant, de sa personnalité,
et de son estime de soi.